La période estivale est propice aux activités aquatiques et aux baignades, particulièrement cette année 2019 avec ses épisodes de canicule : quoi de mieux qu’une baignade pour rafraîchir nos compagnons ? Certes, mais ces conditions météorologiques sont également favorables à la prolifération d’une famille de bactéries, les cyanobactéries ou « algues bleues ».
Ces bactéries ont fait la « une » des médias ces dernières années et à ce jour une information s’impose aux maitres pour éviter des situations dramatiques chez nos compagnons.
Les cyanobactéries : ce sont des bactéries (appelées aussi à tort « algues bleues » car elles ont un aspect filamenteux et donnent parfois une couleur un peu turquoise au milieu dans lequel elles se développent. Elles utilisent le gaz carbonique et rejettent de l’oxygène et à ce titre sont très utiles, produisent différentes substances utiles comme la spiruline, mais hélas certaines produisent des toxines très puissantes pouvant entrainer des troubles très graves pouvant aller jusqu’ à la mort de l’animal.
Elles se développent plus facilement en été ou en fin d’été dans des milieux eutrophisés (riches en phosphates et /ou en nitrates), plutôt calme (lacs, étangs, rivières) et en période chaude.
Les toxines : toutes les cyanobactéries ne produisent pas de toxines et une espèce qui en produit ne le fait pas systématiquement. C’est pourquoi il y a des spécifications sur le comptage des bactéries et sur la quantité de toxine pour un prélèvement donné. Les toxines peuvent avoir des effets sur la peau , le foie ou le système nerveux .
Les cas rapportés chez le Chien : dans les années 2000 les cas étaient rapportés sur le Tarn et la Loue puis en 2017 et 2018 et déjà en Juillet 2019 sur les bords de Loire (et très récemment en Ardèche) . Il s’agissait de troubles respiratoires et neurologiques à la suite d’une baignade dans une eau contaminée avec une mortalité élevée (50%) malgré une prise en charge rapide par le vétérinaire. A l’étranger 12 chiens sont morts dans des conditions semblables à Berlin.
Les cas rapportés chez l’Homme : il y a peu de cas humains et depuis 3 ans 27.6 % des cas sont en Bretagne dont 15.5 % en Ille et Vilaine. La symptomatologie est généralement bénigne à moyenne (pas d’hospitalisation) : irritation de la peau, de la sphère ORL, des yeux mais aussi maux de ventre, nausées, vomissements, diarrhée. La différence avec le Chien vient du fait qu’une eau non claire et à l’aspect peu engageant fait que l’Homme ne se baigne et la consomme encore moins. Le nombre de cas semble augmenter mais ceci est peut-être lié à une meilleure connaissance de la problématique environnementale.
Suivi sanitaire : les communes recensent chaque année les eaux de baignade et donnent la possibilité au public d’exprimer son avis sur la qualité des eaux par la tenue d’un registre. Le suivi est fait par les services communaux de façon visuelle et en cas d’anomalies il est fait une analyse pour comptage et éventuellement dosage de toxines pour prendre des mesures de gestion appropriée en fonction du l’importance du risque. Une information est produite par affichage avec les recommandations.
Prévention du risque pour les Chiens : il faut éviter les endroits de baignade où la surface de l’eau présente de l’écume, une coloration anormale ou un aspect trouble. Évidemment toute recommandation des services publics sur un éventuel danger est à respecter.
En cas de symptômes nerveux ou respiratoires, il faut se rendre en urgence chez le vétérinaire qui mettra en place un traitement symptomatique en sachant qu’il n’existe pas d’antidote aux toxines de cette famille.
BONNE BAIGNADE …
Image de lac touché par une prolifération d’algues bleues
Photo : © Jean-Pierre Desvaux / AFP
Photo d’illustration